Les trois travaux de Nina Derwael pour viser l'or aux Jeux
La championne du monde retourne sur les bancs de l’école dès ce lundi.
- Publié le 05-11-2018 à 17h03
- Mis à jour le 05-11-2018 à 17h04
La championne du monde retourne sur les bancs de l’école dès ce lundi. Une médaille d’or aux barres asymétriques et deux quatrièmes places, au concours général individuel et à la poutre : tel est l’exceptionnel bilan des championnats du monde 2018 de Nina Derwael. À moins de deux ans des Jeux olympiques de Tokyo, la Limbourgeoise de 18 ans a marqué l’histoire et les esprits à Doha où elle s’est hissée parmi les toutes meilleures gymnastes au monde. Sa suprématie aux barres fait d’ores et déjà d’elle une candidate affirmée à l’or olympique au Japon.
"Mais pas question pour moi de me reposer sur mes acquis", insiste l’ambitieuse Nina, rentrée au pays ce dimanche. "Il va falloir travailler encore parce que les autres filles vont tout faire, de leur côté, pour gommer leur retard."
Voici donc les grands axes de travail pour notre compatriote dans les prochains mois.
Augmenter la difficulté
Pour conserver un avantage sur la concurrence, Nina Derwael n’a pas le choix : elle va devoir travailler à l’entraînement sur de nouveaux éléments lui permettant de relever le degré de difficulté de son exercice et anticiper ainsi les progrès de la concurrence. "Ce qui risque de se passer, c’est que d’autres gymnastes copient son exercice mais ce sera tout sauf facile pour elles car il est vraiment de très haut niveau et taillé pour les qualités de Nina", explique Majorie Heuls, la coach française de Derwael. La stratégie mise en place par Nina et ses entraîneurs - qui ont conduit la Française Emilie Le Pennec à l’or (barres asymétriques) aux JO 2004 - sera importante car si la difficulté augmente, les risques pris suivent la même trajectoire, sachant que ceux-ci peuvent rapporter gros. Et le corps de la jeune gymnaste en sera d’autant plus sollicité, ce qui augmente aussi le facteur blessure. On l’a compris : tout sera donc une question de compromis, de dosage, et les Mondiaux 2019 à Stuttgart pourraient constituer un excellent baromètre. "Je ne vois, en tout cas, pas d’excellentes juniores se hisser à ce niveau dans les deux ans", indique Marjorie Heuls.
Se perfectionner au saut et au sol
Les championnats du monde de Doha ont démontré que Nina Derwael pouvait nourrir certaines ambitions au concours général. Sa polyvalence doit néanmoins être travaillée, en particulier au saut et au sol. L’intéressée était d’ailleurs la première à le souligner à l’issue d’une épreuve dominée par l’Américaine Simone Biles. "Je dois absolument améliorer mon saut pour avoir une chance de médaille", a lancé Nina, qui dispose d’indéniables qualités artistiques. Message bien reçu par Marjorie Heuls, bien décidée toutefois à faire passer la qualité des entraînements avant la quantité. Une évolution plutôt qu’une révolution, voilà l’idée.
Gérer son nouveau statut
Les sollicitations vont se multiplier, ces prochaines semaines, ces prochains mois, pour la nouvelle championne du monde belge. C’est logique mais, dans un sport habitué à une certaine confidentialité médiatique et pour une jeune fille de 18 ans, c’est un paramètre qu’il faudra être capable de gérer. "Nina n’est pas le genre de fille qui va vite se laisser tourner la tête. Elle est bien entourée, par ses parents, par la fédération à Gand et par nous-mêmes, ses entraîneurs. Nous n’hésiterons pas à la protéger le cas échéant", dit Marjorie Heuls. "Mais elle a un objectif en tête et elle est très déterminée."
Reste aussi à combiner les exigences de son sport avec les études de management que Nina Derwael vient d’entamer à la Haute école Artevelde. Dès ce lundi, elle retourne d’ailleurs sur les bancs de l’école…